Pourquoi jeûner ?
Il y a des moments où nous éprouvons le besoin de nous alléger. La tête, mais également le corps.
Il y a aussi une unité ressentie, si nous ouvrons les yeux, que le corps et la tête gagnent à marcher ensemble.
Écoutons à ce sujet Sœur Clémence, alors que nous entrons en Carême.
Il y a une curiosité en forme de sagesse dans les langues, qui s’exprime dans la racine des mots. Ainsi, en français, déjeunons-nous : déjeuner, curieux verbe, tiré du latin : « dé-jeuner » ! comme si nous étions des adeptes du jeûne ! Dîner, c’est pareil, un concentré de « déjeuner » (remplaçons « dé » par « di » et enlevons « jeu »).
Avoir faim, avoir un creux, nous savons ce que cela veut dire.
Il y a des creux qui orientent vers le bien, le bon, le généreux, le beau.
Des creux qui offrent du volume, un volume qui s’élargit, donne du coffre, et du goût à la vie. Des creux qui offrent de la résonance, comme des instruments de musique pour que chante la vie. Ça nous parle. Il est bon d’avoir faim et de garder faim. Vive donc le jeûne. Seulement, il n’est pas que corporel. Lisons à ce propos ce que nous livre Isaïe, un grand prophète de l’Ancien Testament.
« Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas :
défaire les chaînes injustes,
délier les liens du joug ; renvoyer libres les opprimés,
et briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé,
héberger chez toi les pauvres sans abri,
si tu vois un homme nu, le vêtir,
ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair ?
Isaïe 58, 6-7
Le Pape François vient de lancer un appel : « Faire du 2 mars prochain, Mercredi des Cendres, un jour de jeûne pour la paix […] Jésus nous a enseigné qu’il faut répondre à l’absurdité diabolique de la violence avec les armes de Dieu par la prière et le jeûne. […] J’encourage tout particulièrement les croyants à se consacrer intérieurement à la prière et au jeûne, ce jour-là. »
Rappelons que le jeûne est prescrit le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, et qu’il est recommandé de s’abstenir de nourriture « au moins une heure avant la sainte communion ».
Faire de la place au Seigneur en moi est l’essentiel.
Je vais lire dans ZeBible
l’Évangile du Mercredi des Cendres, de cette année,
en Matthieu, au chapitre 6, les versets 1 à 6 et 16 à 18, aux pages 1682 et 1683.
Je lis aussi les notes qui vont avec.