L’écologie, ce propos sur notre maison à tous
Beauté de la Création« Éco », ce joli mot, qui signifie « maison », un « chez nous ». Nous habitons, tous, avec le monde végétal, animal, minéral, microbiotique et les champignons, la même maison. Seulement, selon le livre de la Genèse (1, 26), Dieu donne mission à l’homme de dominer sur tous les animaux. Faut-il comprendre : en disposer à sa guise ou les domestiquer ? Le livre dit que Dieu a créé l’homme herbivore. L’histoire montrera par la suite (9, 3), après le Déluge, que Dieu l’autorise à devenir carnivore. Les sacrifices d’animaux, lors des rituels, seront une pratique courante. Pourtant, le peuple hébreu apprendra à aimer la Création. L’Église poursuivra avec François d’Assise, par exemple, qui imaginera la crèche de Noël avec l’âne et le bœuf, et évoquera Frère Soleil, Sœur Eau, Sœur notre Mère, la Terre, et même Frère Loup !
L’écologie éveille en nous, aujourd’hui, avec les sciences, la passion des contacts entre domaines réputés, à première vue, étrangers les uns aux autres. Un maître-mot : RELATIONS, comme si Dieu, la Sainte Trinité, voulait nous passer le mot et nous serinait : « Découvrez les relations. Goûtez-les pour en faire votre vie, votre maison. » Dieu est « Relations », et a créé les hommes à « son image et ressemblance », comme l’écrit le livre de la Genèse (1,26). Il nous a voulus responsables de ce compagnonnage avec toute la Création. L’écologie est nôtre à tous.
Le monde qui nous entoure, la nature, n’est pas un corps étranger. Il est des nôtres, riche de formidables affinités locales et cosmiques. À force de l’observer, de le contempler, on en vient à croire que tout a l’air de se tenir, malgré d’énormes dérèglements et contrastes. Les exemples fourmillent. Ainsi, Peyo, ce cheval qui éprouve une irrésistible attirance pour des malades hospitalisés. Il est pris tellement au sérieux par le personnel soignant de l’hôpital de Calais qu’il en fait partie ! Pensons aussi à ces chiens qui détectent un cancer du sein , de la drogue, et le virus qui nous touche cruellement. Et aussi aux bactéries qui peuplent notre intestin, et constituent un deuxième cerveau – nos entrailles ! –, branché avec le premier. Ajoutons les médicaments que des végétaux nous offrent gratuitement, et encore ce minuscule champignon, la pénicilline, le premier des antibiotiques administré. Etc. Etc.
Oui, dérèglements à cause de défaillances coupables, à résoudre par nos soins attentifs. N’est-ce pas ce que saint Paul sous-entend dans sa lettre aux chrétiens de Rome (8, 19) : « La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu » ?
Pensons à ce fameux vaccin qui nous occupe tant aujourd’hui, à sa formidable invention qui n’a demandé qu’un an pour être découvert. Le Seigneur nous redit : « Battez-vous ! Vous êtes capables de l’emporter. Des capacités, il y en a partout parmi vous, et pas toujours là où vous pensez. Et croyez que je suis avec vous lorsque vous cherchez les solutions. »
Le pape François, à l’image de saint François d’Assise, a écrit : « L’univers se déploie en Dieu, qui le remplit tout entier. Il y a donc une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée, dans le visage du pauvre. L’idéal n’est pas seulement de passer de l’extérieur à l’intérieur pour découvrir l’action de Dieu dans l’âme, mais aussi d’arriver à le trouver en toute chose, comme l’enseignait saint Bonaventure : La contemplation est d’autant plus éminente que l’homme sent en lui-même l’effet de la grâce divine, et qu’il sait trouver Dieu dans les créatures extérieures. » (Laudato si’ n° 233)