Les larmes et l’eau du baptême
Dans l’Évangile, à quelques heures de la Passion et de sa mort, Jésus annonce à Pierre son reniement. Pierre se croyait si fort qu’il annonça à Jésus qu’il le défendrait jusqu’au bout, et que la mort ne saurait donc atteindre son maître et ami. Jésus lui dit pourtant : « Cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. »
De fait, voici ce qui arriva.
Saint Augustin déclare dans ses Sermons, comme l’écrit Martine Dulaey : « En reniant, Pierre est mort, mais en pleurant, il est ressuscité. […] Pierre a lavé sa faute dans les larmes, il a fait couler l’eau de ses yeux et baptisé sa conscience. […] Il fallait à Pierre le baptême des larmes pour laver le péché du reniement. »
Le même Augustin se souviendra, dans Les Confessions, que Monique, sa mère, avait beaucoup pleuré sa mort spirituelle : « Elle me pleurait comme un mort que tu allais ressusciter. » Il parlait ainsi à Jésus.
Un beau rapprochement avec une pécheresse apparaît ici, à l’évidence, dans l’Évangile. Ainsi, la voyons-nous arroser de ses larmes les pieds de Jésus, et les essuyer avec ses cheveux. On se souvient qu’un jour, lors de son dernier repas, donc juste avant de vivre sa Passion, Jésus lavera les pieds de ses disciples.
Jésus fait l’éloge de cette femme devant un pharisien qui a invité Jésus à manger et ne comprend pas l’absence de réaction de Jésus devant ce geste osé. Jésus va lui déclarer : « Je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. »
Elle vit dans son corps, comme Augustin, le baptême des larmes pour être lavée de son mal.
Lorsque les larmes coulent, elles coulent d’une merveilleuse source secrète. Elles ne sauraient mentir et révèlent quelque chose de notre humanité, de notre sensibilité avec les peines, les regrets et les hontes dont elles découlent. Mais il suffit de quelqu’un, avec le grâce de Dieu, qui agisse dans le secret du cœur, pour consoler et vous faire repartir de l’avant comme un bienheureux.
Il est des larmes de joie qui manifestent une dépossession de soi et l’irruption d’une merveilleuse histoire, une nouvelle naissance.
Où en suis-je ? Ai-je déjà vécu de semblables moments ?
Les enfants et les pleurs : Voici une méditation émouvante, offerte par le Service national de la catéchèse et du catéchuménat.
Et si j’allais voir la note de ZeBible, à la page 1786, à propos des pleurs de la pécheresse (Lc 7, 36-49) ?