L’Épiphanie ou les mages, à la recherche de la présence réelle
Des astrologues venus d’Orient furent attirés par un astre. Ce fut de nuit qu’ils le découvrirent, comme il arrive toujours dans les débuts : on ne comprend pas tout de suite. On a besoin d’être aidé, et c’est ce que réalisèrent ces astrologues. Ils suivirent leur étoile, comme on dit, et se rendirent à Jérusalem, à l’ouest. Ils y trouvèrent les renseignements. Lisons, à ce sujet, l’histoire, telle qu’elle est rapportée dans l’Évangile de saint Matthieu (2, 1-12).
https://www.aelf.org/2023-01-08/romain/messe
Les mages comprennent, alors, que l’intelligence du cerveau ne suffit pas à la découverte de l’Enfant de la crèche, pour découvrir le sens de la vie, en entier.
La raison humaine a besoin de la foi en Dieu pour grandir, comme la foi en Dieu a besoin de la raison humaine, de l’intelligence, pour s’épanouir.
Ce qui est étrange est de se dire que cet enfant qu’ils vont découvrir ne dit rien, évidemment. Mais comme il est curieux de le voir sur cette image, tout lié, « saucissonné », comme si Dieu voulait nous dire et nous répéter que c’est dans le silence, dans une absence, qu’il se révèle aussi.
Le mages ont donc dû bouger pour trouver Jésus. Il y a en l’homme un désir inné, mais à revivifier, bien des fois, le désir de se risquer dans l’inconnu, d’oser, de ne pas avoir peur de s’égarer, de se tromper, de suivre ce que l’on croit être son étoile. Pour cela, il est bon de ne pas rester toujours seul, mais d’être accompagné et d’accompagner.
Et moi, où en suis-je ?
Il y a des moments où l’on dirait que la vie est bloquée. On ne voit plus rien, comme si le monde à l’entour nous était devenu étranger. Nous pouvons être tenté, alors, de nous dire que la vie n’a pas de sens.
L’Évangile de ce dimanche nous invite à observer les habitants de Jérusalem, qui voient arriver chez eux des étrangers, venus de loin, qui marchent pour découvrir une formidable nouvelle, étonnante, la venue d’un roi, pas comme les autres, un roi que la Tradition du peuple juif annonce depuis si longtemps, une riche tradition, qu’il ne faut donc pas laisser dormir. L’étonnant, encore, est de se dire que Bethléem est tout à côté, qu’il est donc possible de s’y rendre à pied. Pourtant, les habitants de Jérusalem ne s’y rendent pas ! On dirait qu’ils dorment…
Et moi, où en suis-je ?
Un esprit pervers, qui nous veut du mal, cherche à détruire ce qui est beau, ce qui est porteur de vie, de guérison. Voyez le roi Hérode, jaloux de ce petit enfant qui vient du Ciel. Il n’a qu’une idée en tête, l’éliminer. Mais les mages vont se méfier de lui, et s’en retourner chez eux par un autre chemin, pour lui échapper.
Dieu nous apprend que la vie est un combat, mais il nous promet qu’il sera tous les jours avec nous, même quand tout pourrait faire croire qu’il n’en est rien. Voilà qui fait dire aux croyants que nous sommes que sa présence est réelle, qu’il se donne à découvrir, vivant !
Cette histoire nous raconte quelque chose de la MESSE, les deux tables qui la composent :
– celle de la Parole de Dieu, qui se donne à entendre et à assimiler, dans la première partie de la messe (les mages ont entendu cette parole, grâce à des connaisseurs),
– celle de l’Eucharistie où Jésus se rend présent avec son Corps, qu’il nous livre en partage. Voilà la présence réelle de Jésus, offerte aux mages qui, rien qu’en la voyant, commencèrent à la goûter.
Et moi, qu’est-ce que j’en savoure ?