Notre vocation : grandir encore
En cette rentrée scolaire, il est bon de se rappeler qu’elle n’est pas une question d’âge, mais s’adresse à tous.
Jésus lui-même, le Sauveur du monde, a mis du temps pour grandir dans sa vie publique. Sa rencontre avec une Cananéenne, une étrangère, dont l’enfant était gravement malade, l’exprime avec force.
Écoutons donc ce récit en Matthieu 15, 11-18.
https://www.aelf.org/bible/Mt/15
Jésus est émerveillé par l’aplomb de cette femme. Il venait, en effet, de lui déclarer qu’il n’avait été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël, et qu’il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le donner aux petits chiens !
Il découvre un immense caractère, une foi incroyable chez une étrangère. Elle devait avoir assurément du chien.
Et il a dû se dire qu’il avait encore des choses à apprendre. Le Sauveur du monde est en train de naître, mais il a besoin de grandir encore.
Comme il est émouvant de voir que Jésus a pris graduellement conscience de la grandeur de sa tâche : devenir le Sauveur du monde.
Et comme il est émouvant, aussi, de voir Marie, sa mère, l’aider à accoucher de lui-même. Un célèbre événement, au tout début de sa vie publique, raconte, en effet, comment Marie l’a amené à se découvrir, alors qu’il n’avait aucune envie de se manifester ce jour-là.
Voici le récit en Jean 2, 1-11.
https://www.aelf.org/bible/Jn/2
Marie, très finement, voyant que son fils regimbe à arranger les choses, s’adresse directement aux serviteurs de la noce : « Faites tout ce qu’il vous dira.« Jésus n’a plus qu’à s’exécuter; ce qu’il va faire. Il obéit.
Devant le prodige de l’eau changée en vin, les disciples commencent à comprendre qui est Jésus : le Fils de Dieu, le Dieu fait homme, qui apprend à être le Sauveur du monde :
« Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » (Jean 2, 11)
Il grandit à leurs yeux.
Une histoire raconte, parmi beaucoup d’autres, que les disciples de Jésus ont grandi peu à peu, en passant par des refus et des fermetures d’esprit. Ainsi, au dernier jour de la vie de Jésus avec eux, lors de la célébration de la sainte Cène, l’Eucharistie, Jésus, pour leur montrer jusqu’où va l’amour, leur lave les pieds, comme un esclave. Voilà pourquoi Pierre refuse que Jésus les lui lave.
Jésus lui répond : « Ce que je fais, tu ne le sais pas à présent; par la suite, tu comprendras. » (Jean 13, 7)
Il faut du temps pour grandir. Nous-mêmes n’aurons jamais fini de grandir sur cette Terre.
Nous laisser tailler par Dieu. Pierre en sut quelque chose ! Son prénom le manifeste, en effet. Il s’appelait Simon, et un jour, Jésus lui dit : » Simon, fils de Jonas, […] tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » (Matthieu 16, 17-18)
Dieu, notre Père, nous façonne par sa Parole, Jésus en personne.
Il nous taille pour nous faire grandir,
nous ajuster les uns aux autres,
pour bâtir le monde avec lui,
notre Ciel à venir, qu’il prépare tous les jours avec nous.