La Toussaint ou l’irrésistible aurore
Nous autres, Occidentaux, avons l’habitude de voir nos jours commencer le matin et finir la nuit, à minuit.
Jésus, comme ses frères et sœurs hébreux, pensaient autrement : le jour commençait le soir, à la nuit tombée, pour aboutir au jour.
Il y a de l’espérance à lire la vie ainsi.
Rappelons-nous, au commencement de la Création, en Genèse 1,5 : « Il y eut un soir et il y eut un matin, premier jour.«
Dans le célèbre prologue de l’Évangile de saint Jean, nous lisons aussi : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres de ne l’ont par arrêtée. » (Jn 1, 5)
Les rêves les plus beaux se produisent la nuit, et font espérer des jours triomphants. Les feux allumés devant les églises durant la nuit de Pâques manifestent ainsi que la mort a été vaincue par le Crucifié, Jésus. Oui, il est ressuscité et il annonce par le baptême que le grand jour triomphera, éternel.
Rappelons-nous les noces de Cana, dans l’Évangile de saint Jean, le vin qui manqua.
https://www.aelf.org/bible/Jn/2 (Jean2, 1-11)
Nous remarquons l’étonnement du maître du repas, qui appelle le marié et lui dit :
« Tout homme sert d’abord le bon vin, et quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ! »
Voilà un commentaire qui est un double aveu : cette ivresse est le signe qu’ à la fin l’ambiance se dégrade, et le vin le moins bon, servi en dernier, a de quoi faire désespérer de la qualité de la joie.
Jésus, avec Marie, vient renverser ce triste résultat.
Passer des ténèbres au grand jour, voilà le grand désir de Dieu à faire nôtre.
Les manques de vin, c’est aussi, les manques de douceur, de consolations, de soutien, de reconnaissance, de justice, de pardon, de paix, de fidélité, de respect, de joies, d’allégresse, comme nous le disent les Béatitudes dans cet Évangile de saint Matthieu :
https://www.aelf.org/bible/Mt/5 (Matthieu, 5, 1-12)
« Heureux les doux, ils possèderont la terre,
heureux ceux qui ont une âme de pauvre,
heureux les affligés,
heureux les affamés, les assoiffés de la justice,
heureux les miséricordieux,
heureux les cœurs purs,
heureux les artisans de paix,
heureux les persécutés pour la justice,
heureux les insultés et les persécutés,
le Royaume des Cieux et à eux. »
Osons prier Marie.
Rappelons-nous ce qu’elle a dit à Jésus aux noces de Cana.
Aussi, invitons-la lorsque du bon vin vient à manquer douloureusement quelque part.
Jésus est là, tout près.