Le Christ, roi de l’univers, en l’Évangile de saint Matthieu
La page d’Évangile de ce dimanche – le dernier de l’année, donc chargé de sens, comme une fin ! – relate un procès, celui de la fin des temps. Chacun paraîtra devant Dieu pour le bilan de ce qu’aura été sa vie.
Écoutons cette page. Elle nous rejoint tous, à partir de deux images : celle des brebis et celle des chèvres.
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Nous venons d’entendre : « Il faut éliminer la pauvreté. Vous ne pouvez pas tolérer qu’il y ait de la misère. C’est l’humanité tout entière qui est faite pour être Reine. »
Où suis-je dans cette histoire ? Dans la brebis ? La chèvre (le bouc…) ? Ou… la brebis ET la chèvre ?
Les brebis ont l’esprit grégaire. Elle ont le sens du bercail. Leur obéissance est parfois aveugle, mais elle savent que le pasteur les aime : il a donné à toutes un nom, et elles savent donc quand il les appelle. Il leur parle.
Il leur trouve à manger. Il soigne les malades, les défend du loup et charge la blessée sur ses épaules.
Se découvre ici une immense et merveilleuse nouvelle, paradoxale : Jésus est à la fois le bon Berger ET la brebis démunie entre toutes, qui nous rejoint dans nos pauvretés, nos misères.
Et nous-mêmes sommes appelés à être, comme lui, des bergers :
« J’avais faim, soif, j’étais un étranger, nu, malade, et vous êtes venus jusqu’à moi ! »
La chèvre (le bouc) a l’esprit indépendant. Elle n’entend que ce qu’elle veut. Rappelons-nous l’histoire de la chèvre de Monsieur Séguin ! Ses cornes disent son goût pour se battre et sa confiance démesurée en elle même. Elle ne veut rien entendre et agit comme si elle était seule au monde et se disait : « Moi, d’abord. »
Jésus raconte cette parabole à quelques jours de sa mort. Il sait qu’il va souffrir, être moqué, se sentir abandonné, être crucifié, comme un esclave.
Il livre son Testament.
« Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service? »
Et Jésus, de répondre :« Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »
Jésus achève le propos par ces mots : « Et ils s’en iront, ceux-ci, au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » C’est ici qu’il faut bien entendre la portée de ces paroles : il y a en chacun de nous une brebis ET une chèvre, la chèvre qui nous empoisonne la vie, blesse autrui et nous dégrade. Chacun est appelé à se disposer face à lui-même pour reconnaître les faits devant lui-même et devant Dieu.
Où en suis-je ?
Pour gagner le Royaume de Dieu, il faut et me faudra encore me séparer de la chèvre en moi, et, pour cela, consentir à une opération quasi-chirurgicale. Cette chèvre ne mérite pas la vie éternelle. C’est Dieu qui opère. Grâce à Jésus.
Rappelons-nous le baptême qui m’a libéré, même si je n’ai pas fini de le vivre, de recevoir le pardon de Dieu.
Pierre, l’apôtre, aura mis du temps à comprendre qu’être lavé par Jésus de tout ce qui salit notre vie par nos fautes, est la merveille de Dieu, nous invitant avec confiance, dans son pardon, à ouvrir les yeux.