L’Avent ou veiller à la lumière de la vérité
Je vis dans un monde où le mensonge, les fausses nouvelles nous assaillent et nous rendent esclaves. Seulement, avant d’accuser les autres, j’ai à faire le ménage en moi. Plus exactement, Jésus est le balayeur, et moi, le balai. Pour cela, j’ai à lui faire de la place dans mon cœur, ma crèche, et cela prend du temps ; d’où ce temps de l’Avent pour m’éclairer, grâce à la lumière reçue à mon baptême.
J’aime entendre ces paroles de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Et aussi : « La vérité vous rendra libres. » Et encore, lorsqu’il nous fait dire dans le Notre Père : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
Mais, dira-t-on : « Que devient ma liberté si je passe mon temps à obéir à Dieu ?
Il nous est bon de garder en tête et dans notre cœur que Dieu a créé l’univers avec un immense amour, et qu’il veut être fier de nous. La preuve : il nous a donné son Fils pour sauver ce qui était perdu par nos fautes et nous en guérir. Bien plus, il nous invite à inventer le monde avec Lui, la Vérité, en personne.
Voilà pourquoi un psaume, le huitième, déclare magnifiquement :
https://catechumenat.diocese40.fr/wp-content/uploads/sites/8/2022/11/psaume-8-2.pdf
Oui, inventer le monde avec lui, dans la vérité. Que vouloir de mieux, en effet, car Dieu est amour, comme l’écrit saint Jean dans sa première lettre (4,8) ?
Pour y arriver, nous avons besoin d’inspiration. Voilà un immense et merveilleux Mystère. Que nous soyons croyants en Dieu ou non, nous sommes tous habités par le désir d’être inspirés. C’est un cadeau que le Très-Haut veut nous faire dans tous les domaines de l’existence, sans exception.
Je ne puis prétendre, alors, que je perds ma liberté. Au contraire, je me sens plus libre que jamais, et c’est comme si une bonne fée m’avait inspiré. Seulement, il n’y a pas de bonne fée. Le penser serait une façon immodeste, injuste, de prétendre que, finalement, Dieu, je n’en ai pas besoin.
Inventer le monde avec lui, bâtir dans le vrai. Mais à commencer en moi-même, car il me reste à naître encore à la vérité. Et l’expérience me montre qu’il faut cent fois revenir sur le métier. C’est toujours à reprendre. Les fameux essais et erreurs de nos vies marchent toujours ensemble, si je regarde bien. L’inspiration, ici encore, est aux rendez-vous que Jésus me donne. Me laisser guider par lui, voilà le secret. Et libre, je serai.
Où en suis-je ?
Et lorsque j’échoue par ma faute, jusqu’à blesser gravement la vie, à refuser la vérité, Jésus m’invite à penser à cette histoire : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” » (Lc 15, 3-7) Dieu est capable de tout guérir en moi.
Alors, la joie de Noël pourra éclater en moi, parce que j’aurai accueilli la vérité, arrivée jusqu’à moi, dans mon cœur, ma crèche, soudain embellie.